Critique : Shady XV

L’affiche était pourtant plus qu’alléchante : Eminem bien sûr, YelaWolf qui est probablement mon rappeur favori du moment, le “super groupe” Slaughterhouse, un inédit de D12 et un titre regroupant tous les artistes hip hop les plus célèbres de Detroit. En mixant le tout on pouvait forcément s’attendre à du très lourd.
Pourtant, s’il y a bien quelques titres accrocheurs (“‘Till is Gone” de Yela mais qui date déjà de quelques mois, “Fine Line” pour Marshall Mathers, “Psychopath Killer” et “Detroit vs. Everybody” principalement), d’autres frisent carrément le ridicule. “Guts Over Fear” est juste inaudible par exemple et la prod du titre éponyme “Shady XV” ressemble aux plus mauvais titres du dernier album d’Eminem. Le reste est au mieux anecdotique.
Techniquement, pas grand chose à redire en revanche. Eminem garde son flow dévastateur, YelaWolf tire son épingle du jeu avec son style bien à lui et les invités, notamment Danny Brown, font globalement bien le taffe. C’est plutôt du côté des productions que se trouvent les faiblesses de nombreux titres. L’époque où Eminem et sa clique étaient entourés par les meilleurs producteurs de la scène américaine parait désormais lointaine. Le plus gros vendeur de disque de notre siècle inspire moins les nouvelles générations, c’est un fait.

Pour une compilation qui se veut être une fête pour les 15 ans du label, lorsque à peine la moitié des titres sont écoutables, ça fait tâche. Je lui mets toutefois la moyenne, parce que j’apprécie vraiment les titres cités plus haut. Mais elle ne mérite vraiment pas plus.