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Critique : Souvenirs de Marnie, réalisé par Hiromasa Yonebayashi

24 janvier 2015

Je n’avais qu’assez moyennement accroché à Arrietty du même Hiromasa Yonebayashi il y a quatre ans. On y retrouvait la patte Ghibli mais peut-être pas la maestria de Miyazaki (père) ou de Takahata. Je ne saurais définir exactement quel ingrédient manquait mais j’en suis sorti moins marqué. Pour autant c’est sans à priori négatif que je me suis glissé dans la salle cet après-midi pour découvrir Souvenirs de Marnie, dont on espère tous qu’il ne sera pas le dernier long métrage du Studio après les rumeurs qui ont plané l’été passé.

Beau et poétique, le film l’est assurément. Ça n’est plus une surprise lorsque l’on connait sa provenance mais chaque fois c’est pareil : ça m’émerveille comme si c’était la première fois. Je reste toujours halluciné par la vie qui ressort de chaque plan et dessin. Et dès les premières secondes, ils arrivent à presque faire oublier qu’il ne s’agit “que” d’animation. Moi aussi, j’avais envie de mettre les pieds dans l’eau ou de déguster ces plats forcément délicieux.
Risqué, il l’est également. Parce que les sujets évoqués plus ou moins explicitement ne sont généralement pas simples à traiter au cinéma sans tomber dans le pathos : la mort, la folie/maladie, l’esquisse de l’adolescence, la solitude, la famille, l’homosexualité,… Les thèmes sont multiples, souvent durs parce que liés à un personnage d’Anna mal dans sa peau, mais globalement bien traités, avec plus ou moins de finesse parfois mais j’y reviendrai par la suite.
Sombre aussi par son héroïne que l’on sent toujours sur le fil, à la fois consciente de son mal-être et prête à sombrer dans la folie à chaque instant. Un personnage complexe, tristement réaliste, que l’on veut aider et auquel on ne peut que s’attacher.

Difficile en fait de trouver de réels défauts au film, du moins factuels et objectifs. Si je ne suis pas pleinement emballé, c’est en fait principalement à cause de la relation unissant Anna et Marnie qui, bien qu’intense, passionnelle voire par certains côtés intrigante, m’a rapidement un peu agacé. Les nombreuses étreintes, déclarations d’amour ou d’amitié, certes aussi là pour nourrir l’ambiguïté de ce duo, j’ai trouvé ça long et un peu trop mélo. Je suis sans doute un peu terre à terre pour que ça puisse me toucher. Et à cause de ça, j’ai rapidement trouvé Marnie assez énervante avec son look de Candy (j’exagère un peu ok).
Au contraire de la volonté d’Anna, je n’avais qu’une impatience, c’est qu’elle rentre retrouver l’enthousiasmante famille Oiwa, retourne faire une balade en barque avec le vieux pêcheur muet, personnage typique mais toujours attachant, ou reste à dessiner le long de la mer.
En résumé, j’ai préféré la première et dernière partie au coeur du film. Et j’étais bien plus touché par les moments où Anna se retrouve seule face à ses démons que lorsque la longue chevelure blonde de Marnie envahissaient l’écran.

Pour autant, le film a su m’émouvoir avec cette fin que l’on voit un peu venir parce que le réalisateur ne cherche nullement à nous la cacher mais qui donne tout de même un autre sens à l’ensemble. Il ne figurera probablement pas dans mon panthéon du studio mais reste très prometteur pour l’avenir d’un réalisateur qui n’atteint pas encore ses maîtres mais progresse à grand pas.


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