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[Chronique Album] 99¢, de Santigold

26 février 2016

J’aime Santigold. Depuis l’époque où son nom de scène contenait deux « o » plutôt qu’un « i » et son premier album éponyme datant maintenant de 8 ans mais encore moderne aujourd’hui. Le second opus quatre ans plus tard sonnait comme une confirmation de son talent et me permit cette fois de découvrir que l’artiste était tout aussi cool à découvrir sur scène. Toujours sur le même rythme de diffusion, voici donc un troisième album pour lequel j’avais forcément une certaine attente.

L’enthousiasme n’est pourtant cette fois pas autant au rendez-vous. Si la chanteuse avait un bon temps d’avance sur la concurrence à l’époque de ses précédentes sorties, à peu près tout ce qui façonne de la pop depuis quelques années s’en est assez largement inspiré, a repris ses gimmicks, ses producteurs, ses sonorités,… Tout a été phagocyté et eu le temps d’être digéré. Et le problème est que Santigold de son côté ne semble pas avoir autant évolué. Cela pourrait ne pas être dérangeant si c’était aussi réussi que les deux fois précédentes, mais j’ai eu lors de mes premières écoutes la sensation d’un manque d’inspiration et de créativité. D’écouter, à quelques exceptions près, des titres inutilisés des précédents enregistrements plutôt qu’une véritable nouveauté.
Le constat est sévère, parce qu’en réalité l’album peut s’écouter d’une traite sans que l’on trouve le temps long ni que l’on soit tenté d’appuyer trop souvent sur « Next ». Les ingrédients qui ont fait le succès de le recette sont toujours là et il y a même quelques (trop rares) bonnes idées comme la présence d’ILOVEMAKONNEN, qui apporte un peu de fraîcheur et dont le style s’accorde bien à celui de la chanteuse. Je passe ainsi sur l’album sans déplaisir mais sans en retenir grand chose non plus, au mieux deux ou trois titres.

Le premier single Can’t Get Enough Of Myself découvert il y a quelques mois est finalement le plus révélateur. C’est sympa, sur scène cela devrait faire bouger la fosse un minimum, mais on n’y retrouve à aucun moment la saveur de ses prédécesseurs au rôle identique : L.E.S. Artistes ou Disparate Youth.
Et de la même façon que la setlist des futures tournées se terminera probablement par un de ces titres plutôt qu’un récent, je passerai de mon côté plus de temps à réécouter les deux premiers opus qu’a m’attarder sur celui-ci en attendant le quatrième chapitre. En 2020 ?


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