Retour sur l’été musical 2024

Tetha

Après s’être fait connaître sous son vrai nom à travers quelques jolies covers sur le web et avoir chanté au sein d’un groupe de rock, Clara Fiammetta Chardon a pris le pseudonyme Tetha en 2022 et lancé sa carrière solo d’auteur-compositeur-interprète avec un superbe premier EP « Bound to Lose » dont les morceaux Blame et Burn reviennent toujours régulièrement parmi mes écoutes.

Depuis la fin mai, elle est de retour avec 3 nouveaux singles successifs dévoilés, prélude à un second EP dont la parution complète est anticipée pour le 8 novembre 2024.
Parmi eux l’accrocheur « Bitch bye-bye » au sein duquel sa Dark-Pop synthétique se montre toujours aussi intense et ici à-propos pour évoquer la fin d’une relation toxique a beaucoup résonné dans mes enceintes.

Avec « Pure Sadness » paru il y a quelques jours, Tetha laisse plus de place à sa jolie et puissante voix, le temps d’un morceau très personnel évoquant avec émotion la perte de son chien et le deuil qui s’en est suivi.

Un sans faute jusqu’ici, de nouvelles promesse avec cette actualité et on ne peut désormais qu’espérer que Tetha trouve l’auditoire étendu qu’elle mérite avec la suite de l’EP dont les inédits joindront à l’ensemble des accents hyperpop bienvenus.

Tom D.

Au rayon des petites claques et surprises musicales de cet été, j’ai nommé Tom D., membre du collectif 247, et son EP « De.yngaren » venant rappeler que la scène Rap suisse a aussi du talent à revendre.
Le projet fourmille sans cesse d’expérimentations sonores qui confèrent à l’ensemble une atmosphère assez unique. Parmi les 5 morceaux proposés, j’en ressors particulièrement « Les Aléas » démarrant modestement par un « This is a certified hood classic ! » (catchphrase souvent associée à la Trap music).

Un artiste et collectif à suivre de très près.

Geagea

Si son nom ne vous parle peut-être pas encore, vous avez pour autant peut-être déjà entendu sa voix sur de précédents projets et principalement en tant que voix du groupe Las Aves, maintes fois évoqué sur CultureAddict et dont certains titres resteront indémodables (Gasoline, Perfect Mess, etc…).

Cette page désormais tournée, Géraldine Baux revient pas à pas, seule et désormais sous le pseudonyme Geagea et avec une tonalité résolument plus Rock (genre auquel elle était déjà loin d’être étrangère).
Après un premier titre en 2022 mais aussi la participation à diverses tournées, notamment en tant que claviériste pour Jeanne Added (on peut par exemple l’apercevoir sur cette prestation des Victoires de la Musique en 2023), son actu s’est accélérée cet été avec les parutions consécutives de « Everything, All at Once » en mai puis son « Drummer Boy » qui a fortement retenu mon attention ces dernières semaines.
Une ambiance et tendance rétro 90s’ évoquant à titre d’exemple les plus belles heures de groupes comme Garbage.

Après un bon passé scénique, Geagea était récemment présente à Rock en Seine pour présenter son premier projet concocté en solo. Et il ne fait guerre de doute que l’on devrait la revoir rapidement en tournée et dans les festivals l’été prochain pour le défendre.

Jungle Jack

Les rappeurs français sachant se faire rare pour mieux surprendre ne sont plus si légion que ça au sein d’une industrie musicale poussant toujours plus à la présence continue sur les plateformes et à l’heure où le genre est désormais bien installé en tête des charts.
Jungle Jack fait donc presque figure de cas à part. Entre les deux volumes de sa « Jungle des Illusions » trois ans se sont écoulés et l’attente en valait clairement la peine.

Technique, avec sa gouaille de titi parisien rappelant parfois les belles heures d’un Soklak, foisonnant dans ses productions entre samples Soul, Jazz ou Funk mais aussi dans ses textes bien travaillés, l’enfant de Ménilmontant à Paris a aussi su s’entourer de quelques jolis guests pour gagner en visibilité sans jamais sacrifier le contenu, le meilleur exemple étant le morceau avec Alpha Wann.

Souvent décrit comme un bon épicurien, le fait est que son nouveau projet se déguste comme un bon petit plat et on réclamerait bien un peu de rab.

Nochka

Originaire de Lyon, Nochka fait partie de cette nouvelle vague de talents émergents sur la scène Pop française, n’ayant pas son pareil pour exprimer les maux et l’anxiété de toute une génération. On pense ainsi à Kalika, Iliona, Miki, Yoa ou encore Zélie développant chacune à leur façon un univers lié à l’intime.

Ancienne participante au télécrochet The Voice, Nochka convainc un peu plus de monde à chaque nouvelle sortie, la menant jusqu’à une récente participation aux prisés Chantiers des Francofolies de la Rochelle.
Son dernier single « Poupée » , coécrit avec le rappeur KIK (anciennement Kikesa) ne fait partie de son album « Paris, Capitale de la solitude » paru fin juin mais mérite bien largement une petite mise en avant ici.

alvva

Basée en Allemagne, mais parlant aussi couramment le français, alvva est une de mes plus agréables découvertes de cette année 2024, développant sur ses 3 premiers singles un univers de Dream synth-pop qui fait mouche.

Après le planant « nuages » (partiellement en français dans le texte donc) et l’excellent « all away » alvva a donc dévoilé il y a quelques jours seulement un troisième essai avec « I Follow You » et on peut supposer que tout cela débouchera rapidement sur un EP ou album.

Je l’ai malheureusement loupée en mai dernier en première partie de Zimmer90 au Trabendo à Paris, mais il y aura je l’espère de nouvelles occasions rapidement de la voir se produire chez nous.

Hash 24

Le rappeur ayant fait ses armes au sein du label et collectif 75ème Session a sorti un des sons rap les plus ébouriffants de cet été. « Champagne Prototype » est un petit banger sur lequel Doums vient également prêter sa voix.
Le titre est issu du non moins intéressant EP « Trafic » sorti en juillet.

Banglaboy

Pleinement dans la découverte ici puisque « Chori Chori » est le premier morceau de Banglaboy à sortir sur les grosses plateformes. Aux origines facilement décelable à travers son nom de scène, nul doute que l’on va vite entendre parler de ce producteur basé à Philadelphie et repéré par le label Black Book Records.

CHAII

Son single « Drippin’ in Gold » trônait parmi mes morceaux les plus écoutés de l’année 2023 et CHAII a confirmé tout le bien que j’en pensais cet été avec un premier album haut en couleurs. Néozélandaise d’origine perse, son mélange Rap et Electro convoque autant les influences de MIA que Cardi B.

Au sein de cette sélection, c’est le titre « Back on A Roll » que je considérerais comme une bonne porte d’entrée vers son univers.

Los Puntos

Un nouveau quatuor tisse gentiment sa toile depuis le début de l’année dans le monde de la House.
Pour le moment bien mystérieux, vraisemblablement français (ou à minima francophones) et cachés derrière leurs masques de luchadores, ils sont auteurs d’un premier EP sorti en mars dernier, avec en porte étendard le prenant single « SLN » .
Et quoi de mieux que le titre « Summa » proposé depuis juillet pour garnir ces lignes ? L’été ne pouvait qu’être doux en l’écoutant.

A noter qu’un second EP est prévu pour les prochaines semaines.

Elias Dris

De la base de son très Folk, le songwriter franco-américain Elias Dris avait déjà étendu le champ des possibles en 2019 à travers son album « Beatnik or Not to Be » , mais son récent retour avec « The Void » explose cette fois toutes les barrières avec une production travaillant beaucoup plus les sons synthétiques, tant sur l’instrumental que sur le travail de sa voix.

En résulte un morceau tout bonnement magnifique. Sombre, torturé, poétique et au refrain véritablement obsédant.

Elias Dris sera par ailleurs à l’affiche du MaMa Festival à Paris dans quelques jours.

Kaba & Hyas

Lorsque la France s’attèle à faire le pont entre le Rap et les musiques électroniques, c’est souvent pour le meilleur. A l’heure où leur parfois difficile union dans le passé se voit disséquée par l’excellent documentaire diffusé par Arte sur la vie et l’œuvre du génial DJ Mehdi, l’occasion ne pouvait être plus belle que de voir un exemple du fruit que cette période a rendu possible.

La technique et le flow un poil nonchalant du rappeur Kaba se sont déjà ainsi alliés par deux fois l’an passé avec le DJ House / Garage Hyas dans le cadre de deux EP : « Music 4 Tesla » et son bien nommé successeur « Music 4 Tesla, Vol. 2 » .
Un cocktail explosif, au rythme effréné qui peut dérouter mais totalement entrainant et ayant vu cet été une bonne récidive avec « Forensic » que voici sans plus attendre.