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Léonie Pernet, bijou de pop électro mélancolique

22 septembre 2018

Je dois reconnaître que j’étais malheureusement jusqu’ici passé totalement à côté du talent de Léonie Pernet. Pourtant, même si « Crave » , sorti ce vendredi 21.09 via le label de qualité InFiné (Rone, The Hacker, Apparat,…) est son premier album, elle est loin d’être une novice dans la musique. Multi-instrumentiste, elle s’était faite remarquer il y a quatre ans avec son EP « Two Of Us » , que j’ai donc découvert personnellement en même temps son actualité du moment, et à son écoute on comprend de suite les attentes qui s’étaient alors forgées. Suite à ça, plutôt que d’enchaîner directement avec la conception d’un format plus long, elle a préféré développer ses projets parallèles : tourner longuement avec Yuksek, produire des mixes souvent engagés, notamment durant la dernière campagne présidentielle, organiser les soirées queer Corps vs Machine et aussi écrire deux bandes originales de film.

C’est finalement en Juin dernier que son véritable retour sur le devant de la scène est annoncé via le clip de « African Melancholia » , ouvrant aujourd’hui l’album. Une vidéo poignante, suivant le terrible parcours citadin d’un réel réfugié saoudien, Mohammed Mostafa, dont l’histoire est d’ailleurs résumée à la fin.

Il faudra attendre la veille de parution de « Crave » pour qu’un nouveau clip pointe le bout de son nez et donc que j’en fasse, bien trop tardivement, la découverte. « Butterfly » y met à l’honneur la danse sur une petite boucle diablement obsédante qui ne cesse de me trotter dans la tête depuis. Durant un peu plus de 3 minutes, on navigue dans un mélange de sonorités années 80 (le rythme me m’évoquant sans cesse « Atomic » de Blondie que j’aime tant depuis la fameuse pub Coca-Cola liée à la Coupe du Monde 98) et une imagerie dansante plus propre à la fin des années 90 via l’évocation du Jumpstyle.

Et c’est bien le terme de voyage qui me revient le plus lorsque j’écoute et pense à « Crave » . Non seulement dans le temps comme évoqué juste avant, mais aussi dans l’espace. Si l’album nous transporte tout du long par son côté planant, comme sur le morceau « Rose » , il nous mène aussi dans diverses contrées du Monde. En ce sens, « Auaati » est peut-être pour moi le point culminant de l’album avec ses sonorités orientales juste sublimes.

Juste après, sur « Nancy » , Léonie prouve aussi sa faculté à nous faire remuer dans une dimension électro plus grandiloquente. Et nul doute que ce morceau sera un moment fort lors de ses concerts à venir. Je compte d’ailleurs bien en être ! A son écoute, cela sonne comme une évidence qu’elle ait pu jouer en première partie de Gesaffelstein par le passé.

« Crave » est un vrai bijou de bout en bout, varié, sans aucune fausse note et dont on n’a qu’une envie lorsque les 50 minutes qui le composent s’achèvent : recommencer du début. Une des plus belles claques et surprises de l’année pour mes sensibles oreilles !


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