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Les Sélections 2020 Vol. 10 : mélancolie estivale

29 août 2020

Six titres sortis durant l’été composent une nouvelle Sélection. Et comme ce sera désormais la norme, tous seront à retrouver en écoute sur la Webradio CultureAddict, disponible sur la navigation de gauche ou la page dédiée.

Silly Boy Blue – Hi, It’s Me Again

Le 18 octobre 2018, au détour de mes pérégrinations du MaMa Festival et alors que j’étais un peu en avance pour le live à venir de Blu Samu, je découvrais un peu par hasard le talent de Silly Boy Blue. Happé dès les premières notes, le coup de cœur fut inévitable pour sa musique débordant d’émotions. Si bien que quelques semaines après, j’en faisais ici un de mes « paris » pour l’année 2019.

L’année suivante donc, je retrouvais Silly Boy Blue à Bourges, dans le cadre de son célèbre (et excellent) festival printanier. Et avec une assurance alors grandissante sur scène, elle en repartit avec le réputé et mérité Prix des Inouïs. La croisant alors plusieurs fois dans l’espace Presse et artiste du festival, je n’osais pas lui parler pour la féliciter de sa prestation et sa musique, mais il était d’autant plus évident que sa trajectoire ne pouvait qu’aller dans le sens espéré.

Et effectivement depuis, les événements positifs se sont effectivement succédés, d’une prometteuse signature chez Warner Chappell Music jusqu’à sa récente apparition sur Colors aux côtés de Isaac Delusion.

Enfin donc la revoici en solo avec « Hi, It’s Me Again » , morceau dans lequel on retrouve tout ce qu’on a aimé de son premier EP et notamment cette si touchante mélancolie qui se dégage de sa voix et ses productions.
D’autant plus poignant ici qu’elle y chante un texte très personnel, message à un amour passé, autour de ces sentiments contradictoires qui nous hantent après les ruptures difficiles et les traces parfois indélébiles que cela laisse.

Le premier album solo de Ana Benabdelkarim aka. Silly Boy Blue est prévu pour 2021 et je n’ai toujours pas le moindre doute sur le fait qu’il sera un échelon de plus vers les sommets de la musique française.

Sabrina Bellaouel – Nasser

Autre artiste de grand talent de la scène hexagonale, en témoigne cette belle soirée à l’International sur laquelle j’avais écrit quelques lignes, on parle pourtant bien trop peu à mon goût de Sabrina Bellaouel.

Pourtant si son parcours se fait sans fausse note depuis 2016, cette année semble devoir être son plus fascinant cru musical.
Et si sa présence avait déjà ravi aux côtés du collectif The Hop, Jazzy Bazz et Oxmo Puccino sur l’excellent « Dunes« , ou encore sur « Pichet » avec Gracy Hopkins, Sabrina Bellaouel s’apprête à en surprendre plus d’un avec son nouvel EP « We Don’t Have to Be Enemies » à paraître le 4 Septembre prochain.

Si jusqu’à ce jour, elle était surtout connu des amateurs de R’n’B moderne et à la française, elle s’apprête à réduire en miette toutes barrières de genres avec ce nouvel opus de 5 titres tous plus étonnants les uns que les autres.
À l’image de ce premier single « Nasser » , quasi expérimental dans sa manière de sampler sa propre voix autour d’une production électronique minimale du plus bel effet avec ses petites touches orientales et se terminant par un bout de discours de l’ancien président égyptien Gamal Abdel Nasser.

Nul doute que la première écoute de cet EP presque techno parfois déroutera certains fans. Pour ma part, il a plutôt fini de me convaincre de l’incroyable créativité de Sabrina Bellaouel, mais aussi du fait que le label InFiné, pourvoyeur de probablement le plus de morceaux sur ce site, a toujours autant le nez creux dans ses choix.

Noga Erez – You So Done

Du label InFiné, il en est encore indirectement question avec la chanteuse et rappeuse israélienne Noga Erez puisque c’est au sein du « Mirapolis » de Rone que j’avais pu la découvrir.

Depuis, Noga Erez revient régulièrement au sein des Sélections CultureAddict, avec « Chin Chin » puis plus récemment « VIEWS » sur lequel elle collaborait, comme sur ce nouveau single, avec le producteur Ori Rousso.

Dans « You So Done » fraîchement sorti cette semaine, Noga Erez revient sur une période difficile de sa vie et plus particulièrement une relation qu’elle qualifie aujourd’hui d’émotionnellement violente.
Et pouvait-il y avoir une meilleure mise en image que ce clip réalisé par Indy Hait dans lequel un bras robotique balance Noga Erez dans tous les sens tel un pantin désarticulé, comme une représentation de cette force invisible et malfaisante capable de manipuler un esprit, sur le moment, faible.

Malgré sa thématique assez dure, « You So Done » s’avère être dans le même temps vraiment entêtante, grâce à une production vraiment très très cool de Rousso. Et j’espère que c’est loin d’être leur dernière collaboration.

Wydji & Wertho – Brume

C’est la petite découverte de cette sélection. Au point d’ailleurs que je n’ai aujourd’hui pas vraiment d’information à donner sur Wydji et Wertho, les deux artistes ayant composé « Brume » , superbe pièce électronique très chill et teintée de jolies notes de saxophone.

Mais finalement, pas besoin de toujours écrire des tartines, la musique s’écoute avant tout. Alors cliquez-donc là-dessous et fermez les yeux pendant les sept minutes que durent « Brume » . Cela vaut le détour !

Verveine – The Body

Après avoir su attirer l’attention en Suisse via ses deux premiers EP puis au-delà de ses frontières en apparaissant dans divers festivals en Europe (dont ceux déjà cités plus haut dans cet article), Verveine saute le grand pas du premier album avec « Hotdrama » duquel j’ai eu toutes les difficultés à choisir un morceau, tant l’ensemble s’avère réussi et varié.

Pardessus son apprentissage plutôt classique au départ, Verveine a su intégrer à sa musique des touches plus avant-gardistes et électroniques pour construire ce qu’elle définit elle-même comme une « Pop des extrêmes ». Il en ressort un album dense, moderne et finalement assez unique en son genre.
C’est le troisième morceau d’un opus qui en comporte dix que je choisis ici, « The Body » me semblant plutôt bien correspondre aux styles souvent mis en avant sur CultureAddict. De quoi donc potentiellement vous inciter à écouter le reste.

L’une des premières choses que je me suis dit en écoutant « Hotdrama » est qu’il s’agit là d’un album qui devrait prendre encore plus d’ampleur en live. En espérant donc que le contexte mondial s’améliore et le permettre d’ici quelques mois.

T.R.3 & Gavlyn – Another Cold Night

Pour finir sur une touche un peu plus Hip Hop, on traverse l’océan et l’on retrouve la toujours excellente Gavlyn sur ce morceau de T.R.3, rappeur d’Atlanta, la ville ayant vu naître le mythique duo OutKast dont l’ombre semble un peu planer derrière cette jolie production de Ariano.

Par ses thématiques évoquant la meilleure façon de rebondir après les moments difficiles, le texte fait en un sens écho aux morceaux de Silly Boy Blue et Noga Erez. Une bonne façon de refermer cette boucle et cette dixième Sélection de l’année 2020.


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