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[Live Reports] Chance The Rapper, M83, ScHoolboy Q, De La Soul et Jymbering

3 décembre 2016

Après une année durant laquelle peu de temps m’a été donné pour profiter de l’inépuisable puits de concerts parisiens, je me suis rattrapé ces dernières semaines et il est temps d’en faire un petit récapitulatif. Allons-y par ordre chronologique.

Jymbering @ Le Carmen, le 18 octobre 2016

C’est le jeune groupe Jymbering, déjà évoqué sur CultureAddict par le passé, qui a démarré cette longue série de concerts. Un petit concert gratuit, leur tout premier en France si mes souvenirs sont exacts pour le duo composé par Jessica Fitoussi et Yvan Ginoux. Et même si l’on sentait un certain trac bien normal, le résultat s’avère tout aussi prometteur que l’était leur single Love Is Everywhere. Autant pour les belles productions et solos d’Yvan que pour la voix puissante de Jessica.
S’il n’y a qu’un seul regret à avoir de ce live durant lequel le groupe a parcouru son futur EP et quelques bonus, il est plutôt à voir du côté de l’endroit, plutôt joli mais à la qualité sonore pas tout à fait au niveau et ne permettait donc pas de profiter au maximum. Mais au final, cela donne envie d’aller les revoir prochainement dans une salle plus adaptée. Et je ne doute pas que cela arrivera rapidement parce que le talent est là !

Chance The Rapper @ Le Zénith, le 21 novembre 2016

Une bien longue attente avant d’arriver à ce concert pour lequel j’avais réservé ma place au début de l’été. Un artiste que je suis de très longue date maintenant, et voir aujourd’hui le succès médiatique et critique de Coloring Book me ravit au plus haut point. A noter aussi que je l’avais déjà entrevu en live pour la première des premières parties d’Eminem au Stade de France en 2013 et n’avais donc pas vraiment de crainte avant d’entrer au Zénith de Paris il y a quelques jours.

Première bonne surprise tout de même avec la très bonne prestation en ouverture du chanteur de soul Samm Henshaw. Il fut suivi par l’inévitable Jay Prince, toujours très efficace micro en main.
Vint enfin le tour de Chance pour un concert, certes sans grande surprise, mais très efficace et bien mis en scène. On sent encore que l’ensemble est perfectible, mais ce fut un bon moment, avec un public à l’image de l’artiste (et étonnamment composé de beaucoup d’anglo-saxons). En bref : une très bonne soirée !

A noter que j’ai appris peu de temps après le concert que Chance annulait le reste de sa tournée pour raisons personnelles. C’était moins une…

M83 @ Le Zénith, le 28 novembre 2016

Tout juste une semaine après Chance, même heure même endroit mais changement complet d’ambiance avec la pop électronique de M83.
En première partie, Team Ghost, que je ne connaissais vaguement que par deux ou trois morceaux, nous ont offert une prestation pas inoubliable mais tout de même agréable. Suffisant pour me donner envie de découvrir davantage ce groupe d’Aubervilliers.

Quelques pintes dans le gosier plus tard, le show M83 pouvait démarrer avec un très joli set, de belles lumières, une bonne qualité de son et même quelques millions de confettis sur la fin. Tout ce que l’on peut attendre d’un concert dans une grande salle en somme.
Côté playlist, pas de grande surprise et le moment fort fut nécessairement l’enchaînement des titres Go! et de l’inusable Midnight City. Mais l’ensemble était vraiment bien calibré sans être aseptisé, rythmé telles des montagnes russes et la présence de Mai Lan (déjà vue pour ma part aux côtés d’Oxmo Puccino puis Birdy Nam Nam) est toujours un plus non négligeable. Là encore, une réussite donc.

ScHoolboy Q @ Le Zénith, le 29 novembre 2016

Suite mais pas fin de mon marathon au Zénith dès le lendemain avec cette fois le rappeur basé à Los Angeles. Ma seconde participation à l’un de ses lives après une première plutôt pas mal au Bataclan il y a 2 ans environs. Ce fut plus compliqué cette fois malheureusement…

La première partie était assurée par le collectif français Bon Gamin, que j’ai découvert l’après-midi même pour me mettre dans l’ambiance. Si à ce niveau le choix était d’ailleurs plutôt judicieux et que l’un des membres sur scène, Ichon, montre un certain potentiel dans son style, ce n’était pas tellement une frange du rap français qui me parle et je n’ai donc pas été plus hypé que ça. Ils ont fait ce qu’ils ont pu ceci dit, mais de manière générale déjà, les groupes français pour chauffer une foule qui attend de l’U.S. c’est rarement un gros succès.

C’était toujours moins problématique que ce qui a suivi. Si M83 et Chance avaient ramené de quoi garnir une scène imposante comme celle du Zénith, ScHoolboy s’est lui contenté du strict minimum. Je ne sais pas si le reste de sa tournée se fait sur des salles plus petites ou non, mais à ce niveau on est quand même en droit d’attendre vraiment autre chose. Je n’ai en tout cas pas les mêmes quand je vais au Bataclan qu’au Zénith, pris mis à part.
Et au-delà de ça, il y a quand même quelque chose de très symptomatique dans la discographie du rappeur. Plusieurs de ses morceaux les plus réputés/connus sont des duos. Pas un problème en soit, mais c’est généralement plutôt les couplets de son comparse que les siens qui marquent. A partir de là, quand That Part démarre, le public attend de beugler la suite de “OK” de Kanye West. Et quand arrive le moment de Collard Greens, c’est la partie de Kendrick Lamar qui remporte les suffrages. Au point même qu’après ça, ScHoolboy s’offre une petite interlude durant laquelle le DJ présent passe notamment Alright du natif de Compton. Et c’est finalement à ce moment là qu’on était les plus enjoués dans la fosse… De quoi regretter de ne pas avoir l’occasion de voir plus de guests en vivant ce genre de concerts en Europe.

De La Soul @ Le Zénith, le 2 décembre 2016

Dernier chapitre en date de mon année de concert, une fois encore au Zénith (ça en devient presque lassant), j’attendais une sorte d’apothéose parce qu’on est rarement déçus avec ce genre de légendes du Hip Hop. Sauf quand il s’agit du Wu Tang, mais j’y reviendrai dans quelques lignes.
L’affiche faisait en tout cas pas mal rêver puisque justement Method Man & Redman étaient annoncés en ouverture ainsi que le toujours intriguant “+ guests“. Et quand on connait la liste de noms ayant participé à leur récent et très bon album, cela donnait forcément envie.

Niveau guest, il faut bien dire qu’une pointe de déception fut au rendez-vous. Déjà parce que Method Man a fait faux bon, laissant le soin au seul Redman de chauffer le public. Passé l’instant de déception (mais peut-il encore en être autrement avec le Wu ?), ce dernier a toutefois bien fait le job, enchaînant ses tubes parfaits pour ça et quelques hommages au rap de son époque. Le ton était donné et son mot-clé aussi : “Classic Hip-Hop“.
Et nous avons été servi, non seulement par la performance de De La Soul et son excellentissime live band qui ont tout donné pendant près de deux heures, mais aussi par l’apparition surprise du légendaire Slick Rick le temps d’un morceau que peu de moins de 20 ans devaient connaître. Il était amusant de voir Redman, resté sur la scène quasi tout du long à apprécier le spectacle, filmer la prestation Slick Rick avec son téléphone comme on le faisait nous-même dans la salle.

Alors bien sûr, beaucoup dont moi, rêvaient de voir Snoop ou Damon Albarn débarquer, mais pas grave. Et puis la partie Gorillaz a été fort bien gérée sans lui, c’est finalement le principal. Mais le show était d’un tel niveau que tout ça fut rapidement oublié. Mention spéciale d’ailleurs à Maseo, autant DJ que rappeur, à l’énergie infinie qui reproduisait ici parfaitement son fameux rire dans Feel Good Inc..
Le feu d’artifice a donc bien eu lieu ! Et il était d’autant plus plaisant qu’il avait lieu au sein d’une foule multi générationnelle où les jeunes côtoyaient les quarantenaires avec la même ferveur.

L’année touche bientôt à sa fin, mais il me reste encore au moins deux lives dans les prochains jours. Mais exit Le Zénith cette fois : Bercy sera à l’honneur avec le génial Ibrahim Maalouf. Et le lendemain je retrouverai l’ambiance plus intimiste (mais souvent tellement meilleure) de La Maroquinerie pour le groupe français Las Aves.


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