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[Chronique Cinéma] Deadpool, de Tim Miller : Chair de Pool

18 février 2016

Longtemps attendu par ses fans ulcérés une première apparition catastrophique dans le premier spin-off de Wolverine, Deadpool fait enfin sa véritable entrée dans le paysage cinématographique Marvel, porté par l’excitant “test footage” apparu il y a deux ans et la volonté de Ryan Reynolds de réparer les pots cassés quand à ses prestations dans le genre.

Le pari est d’ores et déjà réussi. Non seulement parce que le film cartonne aujourd’hui en salles, mais aussi et surtout parce qu’il respecte globalement l’esprit du personnage, un chouilla édulcoré quand même mais c’est logique et le principal est là.
Tout du long, et même si le film est loin d’être parfait, j’ai beaucoup souri, régulièrement vraiment ri et en tout cas passé un vrai bon moment de divertissement. Et je n’attendais pas grand chose de plus donc le contrat est rempli pour moi. J’ai aimé ce côté ultra-référencé, que ce soit au sein de l’univers Marvel ou plus largement dans la “pop culture” plus ou moins contemporaine. Je n’en citerai aucune ici, pour ne pas froisser leur impact au moment du visionnage.
Le “quatrième mur” est régulièrement brisé, sans que ce soit trop répétitif ou lassant. **Tim Miller** a su trouver le bon dosage. Deadpool s’en prend à tout et n’importe quoi/qui, s’intègre étonnamment bien dans l’univers existant du côté de la Fox, finalement plutôt sérieux à la base, tout en s’en moquant ouvertement et en mêlant réalité et fiction. C’est franchement bien vu et pourrait même donner un nouveau souffle intéressant aux X-Men à terme.
Par ailleurs, cela fait aussi du bien de voir un film du genre qui ne soit pas écrasé par son budget et une profusion dégoulinante d’effets spéciaux.

Cela dit, s’il faut creuser un peu, le tableau reste assez loin de la perfection. Il est dommage que le scénario ne soit pas un peu plus au diapason de la folie du personnage pou commencer. J’imagine qu’il y a une certaine volonté parodique derrière, mais dans les faits le récit est tellement éculé que l’on s’en désintéresse assez vite pour n’attendre que les prochaines folies de Wade Wilson.
Il en est de même pour les personnages secondaires qui peinent à exister au milieu de tout ça. Seuls Colossus et parfois Weasel tirent un peu leur épingle du jeu, mais cela reste très relatif. Et globalement on se fout pas mal de leur sort. D’ailleurs vu comme certains paraissent expédiés sur la fin, on peut se demander si ce n’était pas également le cas de de la production et de Tim Miller.
Comme souvent, les films Marvel ne parviennent pas non plus à nous offrir un bad guy vraiment digne de ce nom. Ajax ne semble présent qu’en tant que faire-valoir et ne représente presque jamais un véritable danger pour notre anti-héros. Plus une question d’écriture que de jeu d’acteur parce que Ed Skrein donne une plutôt bonne répartie à Ryan Reynolds.

Deadpool est un peu trop une coquille vide pour s’avérer vraiment marquant dans la durée, mais il n’en est pas moins formellement réussi et un petit plaisir à suivre. Je dirais même qu’il peut figurer assez aisément dans mon Top 5 des adaptations Marvel.
Cela dit, je reste quand même un peu sceptique vis à vis de l’avenir de la franchise. J’ai peur que le fil sur lequel Tim Miller parvient à rester rompt assez vite sous le poids de la surenchère probable (et à tous les niveaux) des suites à venir. Mais j’espère me tromper.


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