En ce moment

Titre

Artiste


Interview – Silvère par Sly Johnson : sa carrière, son album, ses projets

12 juin 2019

A l’occasion de la sortie du second clip de son album « Silvère » aujourd’hui, Sly Johnson m’a accordé de son temps pour répondre à quelques questions autour d’une déjà longue carrière aux multiples facettes, de son récent et troisième solo mais aussi de ses projets à venir.

Bête de scène, aussi à l’aise pour y rapper que chanter, mais également Roi du Beatbox et de la loopstation, celui qu’on a découvert il y a 20 ans au sein du Saïan Supa Crew sous le pseudonyme Sly The Mic Buddah sait à peu près tout faire et a une trajectoire toujours inattendue et d’autant plus passionnante à suivre.
Il y a quelques mois, je retraçais d’ailleurs plus en détail son parcours et celui des autres ex-membres du Saïan dans cette longue rétrospective complète du collectif Saïan.

Juste avant le jeu des questions-réponses, voici le clip de « Tué Ma Vibe« , deuxième extrait mis en image de l’album et réalisé par Red Garden.

Bonjour Sly, et merci beaucoup d’avoir accepté de répondre à mes questions.

Avant de parler plus concrètement de ton nouvel album, je voulais revenir un peu sur ta carrière post-Saïan Supa Crew. De tous ses anciens membres, tu es sûrement celui au parcours le plus diversifié entre 3 albums solos (sans compter les EPs en prémice), projets collaboratifs (avec Erik Truffaz), tournées durant lesquelles tu as mis tes talents de beatboxeur au service d’une artiste comme Camille ou encore les projets plus confidentiels où sous le pseudonyme TAGi tu étais plutôt du côté de la production.
Qu’est-ce qui, avec le recul, a guidé depuis maintenant près de 15 ans ta carrière solo et tes choix ?

C’est l’Amour et la curiosité pour la musique qui est le guide. Avec Erik, c’était son rapport très charnel et émotionnel qui m’avait interpellé ainsi que son ouverture bien qu’étant un musicien Jazz. Camille, ou le dépassement de soi. Son amour de la voix du corps et de ses multiples langages avec comme optique de repousser les limites. Pour TAGi, l’envie de plonger dans le son, de nager aux milieu des fréquences, c’est fantastique. Il y a également mon émission « Come In2 My JAZZ! » sur Jazz Radio tous les vendredis à 22:00, c’est une autre façon de faire de la musique et surtout de la partager ! J’aime l’aventure tout simplement.

La richesse de ce parcours, on la retrouve aujourd’hui dans « Silvère », ton projet sûrement le plus personnel au point de porter ton véritable prénom. Quel a été le déclencheur amenant à ta raconter musicalement de façon plus intime cette fois ?

Il manquait un projet où je serais plus proche de moi et par conséquent plus proche du public. L’amour, le manque, la colère, la tristesse sont des choses que l’ont traverse le long de notre vie, je désirais en parler me sentant enfin plus en paix avec mon histoire.

Si le rap et le beatbox restent des composantes importantes de ta musique et qu’on les retrouve dans ce nouvel opus, l’album est avant tout un disque de chansons. Etait-ce une forme de challenge ou plus simplement selon toi la meilleure façon de te raconter plus en profondeur ?

Il a (je crois) souvent manqué des chansons dans mes albums « 74 » et « The Mic Buddah » . On y trouvait le groove que l’on aime, les références qui nous parlent mais moins de chansons… C’est très dur de créer une belle chanson, surtout pour moi, donc oui c’était un gros challenge.

Pour ce projet, tu t’es logiquement entouré de proches, à commencer par Ben Molinaro que tu connais de longue date et est très présent à la composition et à l’écriture de Silvère.
Comment vous êtes-vous répartis la tâche ? N’est-ce pas difficile de partager ainsi des moments parfois durs de sa vie avec plusieurs collaborateurs ? Par exemple sur l’élaboration de « Décembre », qui évoque des moments dramatiques de la vie de ton père et par extension de la tienne ?

Ben Molinaro est une personne très pudique et douée d’une extra sensibilité digne d’un enfant (sourire…), ça en fait un artiste/compositeur unique de plus qu’il est très bienveillant ce qui m’a permis d’être à l’aise pour l’écriture et la composition avec lui.
Nous nous sommes vu chez lui, dans sa cave aménagée avant de nous déplacer aux studios « Question de Son » chez Jordan Kouby (le deuxième réalisateur de ce disque) qui a enregistré et mixé « Silvère » .

Pour ceux qui ont la chance d’avoir l’album sur un support physique, l’aspect visuel de Silvère a aussi son importance, chaque morceau étant illustré par un portrait photo. D’où vient cette idée et comment a-t-elle été mise en oeuvre ?

Dans un ère où la musique peut être bâclée et l’image privilégiée, mon manager (photographe) Alexandre Lacombe et moi tenions à délivrer un objet qui puisse perdurer, un disque dans lequel on aimerait replonger. L’idée de départ était de communiquer pendant 100 jours avec des visuels décalés. Pour ce faire nous avons fait appel à la make-up artiste (et réalisatrice) Audrey Loy qui amena tout un univers dans le but unique que l’on me découvre tel que je suis à l’intérieur. C’est en progressant que l’évidence était là, lié la musique à l’image. Je suis très fier de ce disque, il est magnifique et me ressemble en tout.

En un sens, ce nouvel opus sonne comme une forme de premier bilan de ta vie et de ta carrière et il arrive quasiment 20 ans jour pour jour après que le grand public t’ait découvert via le premier album du Saïan, l’excellent « KLR » sorti en 1999 ? Est-ce qu’il faut y voir un lien conscient ou une façon de célébrer cette date anniversaire ?

Il n’y a pas de hasard ! Féfé & Leeroy sorte un album (365 jours), Sir Samuel arrive arrive avec le sien également, Vicelow avec une « Blue Tape 3 » , Specta est en ce moment plus sur le graffiti mais prépare des choses c’est certain. Mais c’est inconscient.

La scène a toujours été une part majeure de ta carrière. J’imagine que les prochains mois seront en bonne partie consacrés à présenter et faire découvrir ton album sur scène ?

En effet, nous allons repartir en résidence afin d’intégrer l’ensemble des nouveaux morceaux et de faire évoluer la scénographie actuelle.

Un point qui m’a souvent frappé sur tes lives, c’est l’importante place donnée aux reprises de grands classiques de la Soul, de Funk, etc… Comment conçois-tu tes set lists, l’équilibre entre la défense des tes propres morceaux et les parties en forme d’hommage à la musique que tu aimes ?

Je ne suis pourtant pas un chanteur de cover, mais il y a des titres qui s’accordent parfaitement à mon univers musical. C’est une façon de dire merci aux créateurs de ces classiques de la Soul et du Funk et aussi de signifier d’où viens ce son Hip-Hop que l’on retrouve dans ma musique. Etant fan d’improvisation, mes setlists ont toujours été un peu brouillonnes… Depuis un an maintenant passé avec mon band « The 74ers » (Ralph Lavital, Laurent Coulondre, Martin Wangermée, Laurent Salzard & Anthony Jambon) un gros travail d’arrangements est entrepris à chaque répétition. Ralph Lavital est maintenant le directeur musical, ce qui me soulage grandement et me permet de me concentrer sur ma performance vocale et physique.

Dernièrement lors du Festival Chorus, la première partie de ton show fut vouée à mettre en avant la chorale « Tama Vox », avec qui tu as travaillé plusieurs mois en vue du spectacle. Est-ce que tu peux nous raconter la genèse de ce projet ? Est-ce que cette collaboration est vouée à perdurer ou a-t-elle été conçue juste dans le cadre du festival ?

Ce projet à caractère « social » (l’idée étant de réunir des personnes de générations différentes) a été initié grâce à la collaboration entre la salle Le Tamanoir à Gennevilliers et le festival Chorus.

Pour finir, je ne te poserai pas l’éternelle question qu’on pose aux anciens Saïan, vous y avez tous suffisamment répondu. Mais que peut-on attendre pour la suite, au-delà de la tournée pour Silvère ? De nouvelles collaborations ? Un retour, qui me plairait beaucoup, de TAGi aussi par exemple ?

2019 est l’année anniversaire de la sortie du premier album du SSC, tu peux donc facilement imaginer à quel point cette question raisonne plus que d’habitude… Je ne te cache pas que l’idée de nous retrouver « simplement » pour célébrer et surtout nous féliciter pour cette belle aventure qui perdure m’apporterait un peu baume au cœur. Est-ce possible aujourd’hui ? Je n’ai pas cette réponse.
Pour ce qui est de futures collaborations, il y a un projet sur lequel je travaille depuis 2 ans avec un MC parisien du nom de TIEMOKO (il était en première partie de mon concert à La Cigale le 16 octobre 2018), le projet s’appelle « T.N.T. » (Tiemoko & TAGi). Je travaille également sur l’album « Youaresurrounded vol. 2 » .

MERCI BEAUCOUP POUR CES QUESTIONS !!!

PEACE, LOVE & MUSIC !

L’album « Silvère » est disponible sur toutes les plateformes habituelles. Et voilà ci-dessous deux petits embed pour vous faciliter la recherche.

Et Sly démarre par ailleurs une longue tournée aux quatre coins de la France dont voici les dates déjà connues :

14/06 : Cour du Musée de Bastia – Chalette sur Loing (45) // Solo
15/06 : Théâtre de verdure – Chalette sur Loing (45)
28/06 : Fest du Social et du Culturel – Flourens (31)
03/07 : Festival Stand’été – Moutier (CH) // WEARE4 Quartet
05/07 : Festival des Jazz – Saint Raphaël (83)
13/07 : La nuit multicolore – Colmar (68)
20/07 : Pleins feux Festival – Bonneville (74)
05-06/08 : Jazz au Phare – Ile de Ré (17) // Solo
7/08 : Jazz au Phare – Saint-Clément-des-Baleines (17)
15/08 : Biguine Jazz Festival – Martinique (972)
23-24-25/08 : Les Soirées Estivales (06) // WEARE4 Quartet
18/09 : Le Chainon Manquant – Laval (53)
20/09 : Jazz à Colmar (68) // WEARE4
21/09 – Nîmes Métropole Jazz Festival – La Calmette (30)
22/09 – Nîmes Métropole Jazz Festival – Caveirac (30) // Création Jeune Public
23/09 – Nîmes Métropole Jazz Festival, Paloma- Nîmes (30) // Création Jeune Public
11/10 : THEATRE LUXEMBOURG La Caravelle – MEAUX cedex
23/10 : JAZZ A JUAN – JUAN LES PINS (06)
25/10 : LA CROISETTE DES ARTS – SAINT MAXIMIN (06)
08/11 : Auditorium Michel Petrucciani – Montélimar (26) // WEARE4 Quartet
09/11 : Festival de Jazz de Sanary-sur-Mer (83) // WEARE4 Quartet
12/11 : Le Sémaphore – Cébazat (63)
14/11 : Festival Eclats d’Email – Limoges (87)
16/11 : Espace Culturel Robert-Doisneau – Meudon (92)
20/11 : Th. Simone Signoret – Conflans St Honorine (78)
22/11 : Espace Jean Vilar – ARCUEIL (94)
28/11 : OPERA GARNIER / FESTIVAL DE JAZZ – Monté Carlo
29/11 : La Passerelle – Fleury les Aubrais (45)
30/11 : Centre Culturel L’Atalante – Mitry Mory (77)
06/12 : Espace Jacques Prévert – Aulnay-sous-Bois (93)
07/12 : Théâtre Rutebeuf – Clichy la Garenne (92)
16 JANVIER 2020 // Centre Culturel l’Imprévu – Saint-Ouen-L’Aumône (95) // Création Jeune Public
20 JANVIER 2020 // THÉÂTRE L’ODYSSÉE – PÉRIGUEUX (24)
23 JANVIER 2020 // LE TAMANOIR – GENNEVILLIERS (92) Création Jeune Public
25 JANVIER 2020 // Le Fuguier Blanc – Cave Dimiere – Argenteuil (95)
06 FEVRIER 2020 // Détour de Chant – Toulouse (31) // Création Jeune Public
7 FEVRIER 2020 // Détour de Chant – Toulouse (31)
20 FEVRIER 2020 // Sémaphore – Cébazat (63) // (WEARE4)
29 FEVRIER 2020 // LE FORUM VAUREAL VAUREAL
6 MARS 2020 // All That Jazz – Blois (41)
10 MARS 2020 // Espace Carpeaux – Courbevoie (92)
A suivre…

Crédit Photos : © Alexandre Lacombe


Les opinions du lecteur

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *