Les Sélections 2020 Vol. 7
18 mai 2020
Sorti sur les grandes plateformes pendant que nous étions tous enfermés, « Sous Les Toits » est un envoûtant duo sur lequel je ne cesse de boucler, concocté par Louxor et Malvina Meinier, co-créateurs (avec Refuge) du label indépendant Gentil Records. Et quoi de plus logique pour moi lorsqu’il semble tirer une part de son inspiration du côté de « L’Amour et la Violence » de Sébastien Tellier, probablement un de mes morceaux préférés de tout temps ?
Une sorte d’hommage d’ailleurs pleinement assumé, autant dans sa progression musicale allant de l’organique vers l’électronique que dans la mise en scène de son joli clip. Théo Leroyer, le réalisateur, y reprend une bonne part des gimmicks utilisés il y a 11 ans par Roman Coppola (voir le clip) : grain et format d’image ramenant dans les années 90, jeux de miroirs, caméra à l’épaule enchaînement les plans fixes zoomant ou dézoomant sur des visages, mains et machines présentes dans la pièce,… Tout y est ! À la différence que cette fois, si le chanteur démarre aussi seul face à son clavier, Louxor sera lui rejoint par la présence fantômatique et douce voix de Malvina Meinier.
Mais loin de moi l’idée de réduire « Sous Les Toits » à cette simple comparaison. Le titre possède sa propre force et développe ses propres thématiques autour de cet homme enivré chez lui et repensant à l’amour impossible qui le ronge de l’intérieur.
A noter qu’au-delà de cette formidable chanson, les deux artistes ont leur propre actualité solo. Louxor a sorti en parallèle le single « La Mort » , co-produit avec Borussia du célèbre label Ed Banger.
Quand à Malvina Meinier, je reviendrai plus longuement et très bientôt sur son travail à l’occasion de la sortie de son nouvel EP « Corpus » , auquel j’ai pu prêter une oreille attentive et qui s’annonce comme un petit bijou.
Iñigo Montoya – .E.S
Je reste encore un instant sur les sorties de la deuxième moitié d’avril pour évoquer le dernier son de Iñigo Montoya. Il y a quelque chose toujours particulier, hypnotique et singulier dans leur façon de concevoir la musique. Il y a trois ans, quasi jour pour jour, j’évoquais leur excellent « Mon Amour Abandonique« et il est bien temps de remettre quelques lignes sur eux.
Déjà parce que « .E.S » cache derrière son titre à priori énigmatique (en réalité référence à l’écriture inclusive) une nouvelle et belle réussite artistique. Mais aussi et surtout par l’intention plus que louable de mettre sa petite pierre à l’édifice de la lutte pour l’égalité de sexes et les violences faites aux femmes.
Ainsi, le titre sample la performance « Un violador en tu camino » donnant lieu l’an passé à de multiples manifestations à travers le monde durant lesquelles des centaines de femmes, yeux bandés, déclamaient ce texte fort écrit par le collectif Las Tesis.
Au-delà de cette initiative, Iñigo Montoya a promis reverser tous les revenus tirés du morceau à La Maison des Femmes, qui oeuvre chaque jour à Saint-Denis pour accueillir les femmes victimes de ce fléau. Ecouter « .E.S » vous permettra donc aussi indirectement d’y contribuer.
Mona San – Spin It Back (feat. Chef)
Derrière le pseudonyme Mona San se cache Julien Perrigault. À 20 ans, il sort son premier projet intitulé ~p+n|d•r~ (à prononcer « Pandor« ), à mi-chemin entre sonorités électroniques et beatmaking Hip Hop.
Précédé de deux singles ces dernières semaines, sa récente sortie complète s’est vue accompagnée d’une vidéo de 34 minutes, réalisée par Florian Jauze, permettant de mieux profiter de l’opus dans sa globalité. Un choix plutôt judicieux pour une oeuvre véritablement homogène et un résultat rempli de belles promesses pour le futur !
Produit depuis sa chambre, Mona San invite sur le projet d’autres artistes émergents venus du monde Entier. Sur « Spin It Back » , que je choisis de mettre en exergue sur cette Sélection, c’est le producteur et rappeur Chef, de Tempe aux Etats-Unis, qui vient prêter sa voix et dont on peut également découvrir les talents via sa page SoundCloud.
Bottler – Weekend
Basé à Brooklyn, Bottler est un duo de Pop Electronique composé des musiciens Pat Butler et Phil Shore. Tout récemment signés chez l’inévitable label InFiné, ils viennent de sortir un EP de 4 morceaux, dont ce très sympathique « Weekend » qui se voit paré d’un clip d’animation tentaculaire signé Dylan Goodsell.
Là encore, il me tarde d’en découvrir plus dans un futur proche !
Alter Real – High Life
Un mot aussi sur Alter Real qui a sorti chez Nowadays Records il y a deux petites semaines son EP « Blue Comet« .
Bel essai de 6 titres variés et permettant au producteur français de travailler avec précision et talent les multiples influences digérées au sein de ses nappes électroniques, de la Soul et Pop, avec la présence toujours appréciable de Praa, au Jazz en passant par le Rap, via le featuring du rappeur de Detroit Illa J.
Mais c’est bien la propre voix de Alter Real qui berce « High Life » , figurant parmi les 3 morceaux que l’on n’avait pas encore pu découvrir en single auparavant.
The Toxic Avenger – Americana
Pour clore cette Sélection, je reviens sur un morceau faisant l’actualité de The Toxic Avenger, dont j’avais notamment et particulièrement aimé la trilogie « Globe » , au-delà de ses travaux les plus connus pour la bande originale du jeu vidéo Fury ou celle du film d’animation Mutafukaz plus récemment.
« Americana » est extrait de son nouvel album, à paraître le 29 mai prochain. Il en sera même plus précisément l’introduction et il me tarde d’écouter ce qui en découlera !