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Retour sur le MaMa Festival, l’Abbé Road 2018 et Chivas The Blend

24 octobre 2018

Quelques semaines après avoir parcouru en long et en large les travées de Rock En Seine, un nouveau marathon de live se présentait à moi cette semaine via le MaMa Festival, moins connu du grand public malgré son emplacement en plein (sacré) cœur de Paris. Il faut dire qu’avec sa programmation plutôt pointue et souvent avant-gardiste et ses nombreuses conventions, il semble plus se concentrer pour attirer les professionnels qu’autre chose, ce qui me semble un peu dommage mais j’y reviendrai.

Ayant obtenu mon sésame un peu à la dernière minute, je n’ai malheureusement pas eu le temps de m’organiser pour tout voir, et notamment participer à certaines conventions aux thématiques intéressantes qui avaient lieu en journée. Je me suis donc concentré sur les 3 soirées. Ou plutôt des deux dernières en fait parce que mon jeudi soir était réservé à l’un des à-côtés du festival : l’Abbé Road, organisé par la Fondation Abbé Pierre dans le même quartier, plus précisément à La Cigale.

Il s’agissait de la cinquième édition et avec une affiche riche en rappeurs reconnus du moment. Arrivé trop tard pour cause de métro bloqué, j’ai loupé Sadek qui ouvrait le bal, mais je dois reconnaître que ça m’était assez égal. Vald a ensuite proposé un show proche (mais en version raccourcie et forcément avec un set moindre) de ce qu’il propose actuellement en tournée. Sans surprise donc, mais ce n’était pas le but de la soirée et il reste un très bon showman donc c’est toujours un plaisir de le revoir.
Vint ensuite Ninho, très populaire dans la fosse ce soir-là. Une prestation à mon sens en-dessous de ce qu’il est vraiment capable de faire techniquement parlant. Comme Sadek, je ne suis pas très client à la base et ne le serai pas plus après ce show, mais je reconnais qu’il y a quand même dans le lot quelques tubes très efficaces.

En “main event” de la soirée, c’est Rim’K qui est venu faire une sorte de best of de sa carrière. Et c’est là qu’on se rend compte de sa grande et rare longévité dans le rap français. Son public était aussi chaud sur la phase nostalgie “Tonton du Bled” ou “Jackpotes 2000“, le tout en présence de AP en invité surprise, que sur ses morceaux récents et notamment “Air Max” pour lequel Ninho est revenu sur scène. C’est d’ailleurs ce dernier morceau qui clora une soirée à l’ambiance surchauffée et présentée par Fred de Skyrock et Hedia de MTV. Rien d’inoubliable, surtout à cause du réglage catastrophique de l’autotune de Rim’K, mais l’important était surtout ici de donner de la visibilité à la Fondation qui combat le mal logement. Et en ce sens je pense que c’était plutôt réussi.

Le lendemain dès 19h, moi et mon compère Tik (de Urban Hit) retrouvions le quartier de Pigalle. Mais avant de commencer à vraiment profiter du MaMa, petit détour vers un des à-côtés organisé en parallèle avec le showcase du jeune Stensy, à quelques heures de la sortie de sa mixtape “Club Vide”. Dans la petite boutique Isakin, plutôt bien remplie, il a su me donner envie d’écouter son projet dès le lendemain. C’est donc que le boulot était fait et bien fait !

A peine terminé, nous revoilà déjà à La Cigale pour ne surtout pas louper Saro, roi (et champion du Monde) de Loopstation et de Beatbox. Je l’avais découvert il y a quelques mois en première partie de Chill Bump, et il était clairement hors de question de le louper là. Son show était parfait, toujours aussi ahurissant à regarder. Dommage que la fosse était assez clairsemée. Et à ce niveau c’était bien pire un peu plus tard dans la soirée lorsque je revenais voir Baauer. On devait être une vingtaine dans la fosse tout au plus. Assez triste à voir…
Et c’est bien le souci de ce festival au global. Il y a plein de choses intéressantes à aller voir durant 3 jours, mais finalement peu de gens connaissent l’existence du MaMa. Peu de promo, et à moins d’être pro-actif dans le suivi de l’actualité ou d’être vraiment fan d’un artiste programmé, il est loin d’être évident d’avoir ne serait-ce que connaissance qu’il y a cette opportunité qui se présente.
On peut supposer que les organisateurs et artistes ciblent donc plutôt le monde pro en venant ici, mais je pense vraiment qu’il est possible de mieux concilier les deux types de public. Surtout que, même si beaucoup d’artistes ne sont pas encore des têtes d’affiche, il y a quand même quelques noms qui peuvent attirer et l’ensemble se révèle joliment éclectique.

Je reviens sur les lives de ce jeudi avec une belle découverte. Alors que j’attendais la prestation de Blu Samu au Backstage By The Mill, j’y suis arrivé en avance et ai donc pu suivre Silly Boy Blue (référence explicite à Bowie), qui m’était alors inconnue. Son son mélancoliquement synthétique est un vrai petit régal et il me tarde donc d’écouter son EP à paraître ce vendredi 26 Octobre. Auparavant membre du groupe Pégase, Ana Benabdelkarim, de son vrai nom, va forcément faire parler d’elle à plus grande échelle très vite !

Passé donc cette intermède un peu plus pop, voici donc la belge Blu Samu, sorte de descendante belgo-portugaise de Lauryn Hill (oui oui j’y ai clairement pensé pendant le concert). Là aussi, un des beaux moments de ce MaMa Festival. Sa voix et sa bonne humeur ont fait merveille et la fosse du soir, observatrice dans un premier temps, a fini bien enflammée. Ce n’était toutefois pas une surprise pour moi. Elle faisait partie des quelques artistes que je voulais absolument voir sur cette édition et j’avais d’ailleurs évoqué son dernier morceau il y a quelques semaines dans une une de mes sélections de morceaux.

Plus tôt dans la soirée, j’ai aussi fait un crochet du côté de Fixpen Sill. Pas le meilleur show que j’ai pu voir d’eux, mais toujours plutôt appréciable et cela reste un duo talentueux à la base.

Au global ce fut en tout cas une belle soirée et une belle programmation proposée. J’aurais d’ailleurs bien enchaîné avec Irène Drésel mais le temps manquait et je la revois de toute façon dans quelques semaines.

Vendredi, le programme différait un peu puisque avant de retourner au MaMa pour un dernier live, un détour vers le bar éphémère “Chivas The Blend” était nécessaire. J’ai malheureusement loupé plein de soirées visiblement sympa, n’ayant appris son existence que tardivement. Mais j’ai pu quand même voir la prestation énergique de Prince Waly vendredi soir, faisant son show au cœur d’une foule assez nombreuse malgré la promiscuité de l’endroit et revenir le lendemain voir un avant-goût de ce que proposera Nemir à la Gaité Lyrique en Décembre prochain. Réussi dans les deux cas, et Némir était par ailleurs vraiment cool durant les intermèdes.
Le concept, entre lives gratuits et moment d’initiation à la dégustation et création de Whisky, certes un peu courte, mais bien agréable, m’a vite fait regretter de ne pas avoir pu être là lors de soirées précédentes. J’espère que la marque relancera ce genre d’opé à l’avenir.

Retour donc au MaMa ensuite le vendredi, plus précisément à La Machine du Moulin Rouge pour un dernier concert, celui de Jok’Air. Sans être transcendant, il a mis une assez bonne énergie sur scène. Et j’ai au moins été content d’écouter “L’Etrangère”, morceau qu’il avait fait pour Colors l’an passé et qui ne figurait finalement pas sur l’album.

Après une after party durant laquelle ont entre autre mixé Junior Alaprod et Danny Synthé (mais à peine on s’est rendu compte qu’il était derrière les platines, il avait déjà filé) et après avoir eu l’occasion d’échanger quelques mots avec la très cool Dope Saint Jude (écoutez son dernier single “Grrrl Like”) autour de quelques verres, il était temps de clore un festival intéressant à découvrir. Imparfait dans son organisation, avec notamment le Folies Pigalle remplacé à la dernière minute par le FGO Barbara qui était un peu éloigné du reste, je compte bien retourner au MaMa l’an prochain et pouvoir participer un peu plus concrètement à ce qui s’y déroule aussi en journée.


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