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Marathon Star Wars pré-épisode VII, Chapitre 4 : Retour vers le Futur

12 décembre 2015

Le débat de savoir quelle trilogie il faut voir en premier est sans fin. Pour certains, seul l’ordre de sortie en salle compte et la chronologie gâche certaines surprises réservées par le scénario de la première à avoir vu le jour. Pour d’autres, voir dans l’ordre épisodique apporte un œil nouveau à cet épisode numéroté sur le tard Episode IV.
Je n’ai pour ma part pas de véritable préférence entre les deux sens. Je dirais que l’ordre original est le meilleur pour découvrir l’histoire d’Anakin/Vader. Mais que l’autre possibilité apporte un angle de l’histoire de cette sombre période parfois plus intéressant, notamment sur les mécanismes menant à cette ère absolutiste. Tout est donc question de point de vue.
Toujours est-il que dans le cadre de ce petit marathon destiné à m’amener le 16 novembre 2015 dans les salles découvrir l’épisode VII il m’a semblé logique d’opter pour la seconde voie.

La première demi-heure de l’épisode IV n’a jamais été une de mes favorites. Peut-être parce que c’est celle qui a le plus pris un coup de vieux avec le temps (certains droïdes font vraiment pâle figure maintenant), mais aussi en terme de rythme jusqu’au drame qui précipite le premier choix de Luke Skywalker. Toutefois, enchaîné juste après la prélogie, cette part du film gagne clairement en intérêt, et surtout en ce qui concerne le personnage d’Obi-Wan Kenobi, dont les motivations et le comportement paraissent bien plus clair et évidents qu’ils ne pouvaient l’être dans les années 70. Il s’agit du personnage le mieux traité et le mieux joué des épisodes I, II et III. Rien que pour ce genre de détails qui n’en sont pas tout à fait, ces derniers y trouvent une véritable raison d’être, même si quelques rares dialogues perdent en cohérence (‘On ne m’a plus appelé Obi-Wan depuis bien avant ta naissance… »). Ces ajouts paraissent d’autant plus important qu’il est évident que George Lucas a du édulcorer son récit pour faire en sorte que le film puisse se suffire à lui-même. Il se réserve toutefois déjà quelques pistes à approfondir pour d’éventuelles suites: la découverte de la Force, l’opposition Han Solo / Jabba The Hut et surtout le fait qu’on ne voit que la partie émergée de l’Empire, son armée mais pas ses tenants. Une bonne partie du background est donc déjà présent en filigrane, parfois juste au détour d’un dialogue, et ne demande qu’à pouvoir être exploré.

Pas à pas, nous découvrons donc ceux qui ont furent nos héros d’enfance mais se retrouvent paradoxalement comme seconde génération de l’histoire. La Princesse Leïa tout d’abord, pas forcément la plus passionnante à suivre ici, du moins jusqu’à sa rencontre avec l’inénarrable Han Solo qui vole déjà un peu la vedette aux autres et un Luke encore juvénile et un peu timide dans ses actes.
Il est évidemment impossible de passer sous silence Darth Vader dont chaque apparition irradie l’écran (sûrement des restes de ses brûlures). Difficile de nier que la prélogie a également largement complexifié, étoffé le personnage et l’attrait pour lui n’en est qu’accru.
En l’absence de l’Empereur, non nécessaire au scénario ici même si le contexte chuchote son existence, il mène donc temporairement la barque accompagné du diabolique Général Tarkin.
Tous ces protagonistes gravitent autour de l’Etoile Noire, arme supposée ultime de l’Empire pour détruire la Rebellion et dont l’objectif du film sera sa destruction.

Près de 40 ans après sa sortie, le film garde une part de son inventivité et une vraie modernité, sans parler d’aspect purement visuel parfois devenu désuet et c’est bien logique. J’ai beau l’avoir regardé des dizaines de fois, je reste toujours aussi passionné à chaque visionnage. S’inspirant de nombreuses œuvres ayant marqué le cinéma et la littérature, il transpose le tout dans un univers d’une richesse déjà incroyable et au potentiel gigantesque, dont on sort avec irrépressible envie d’y retourner pour en découvrir de nouveaux horizons.
Visuellement, on perd évidemment la grandiloquence des décors de la prélogie et les costumes ne sont pas tous de qualité. Mais le travail est tel pour l’époque qu’il ne peut qu’impressionner et être salué. Quelques scènes sont toutefois un peu en-dessous et/ou font cheap. Je n’ai par exemple jamais aimé celle de la décharge et de son monstre Dianoga qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, même si à priori il est là avant tout dans une démarche d’élimination des déchets organiques. Une embûche un peu artificielle et inutile, mais cela reste bien peu comparé au reste.

Evidemment aussi le combat Obi-Wan / Vader n’a rien de commun techniquement et artistiquement avec ceux narrés dans les événements antérieurs, mais il faut remettre ça dans le contexte de l’époque et on ne peut en vouloir à Lucas de ne pas avoir pu aller plus loin. Surtout qu’Alec Guinness avait déjà un âge relativement avancé. A l’opposé, les scènes de bataille spatiales impressionnent déjà toutes plus les unes que les autres et n’ont pas pris une ride, même si j’imagine que les divers repasses et remasterisatons orchestrées par Lucas avec le temps n’y sont pas non plus totalement étrangers sur la version que j’ai regardé, sans parler des ajouts de l’édition spéciale qui restent d’ailleurs bien trop visibles et la plupart du temps pas vraiment nécessaires. Seul l’ajout de la confrontation de Solo avec Jabba possède véritablement son intérêt, dans la mesure où il s’agit d’une véritable coupe non véritablement souhaitée et pas juste un ajout esthétique.
Quand on repense aux moyens avec lesquelles ces prouesses ont été rendues possibles, cela me laisse toujours un peu songeur sur ceux nécessaires aujourd’hui pour monter un projet d’une telle envergure.
L’attaque de l’Etoile Noire, renversant climax du film et qui est sans conteste pour beaucoup dans la frénésie qui s’est emparée du public à l’époque, n’a rien à envier à la plupart des scènes d’action que nous voyons aujourd’hui, en tout cas point de vue tension et suspens. Elle tease par ailleurs astucieusement la dualité Luke / Vader. Sans qu’ils ne soient jamais véritablement mis face à face, Luke démontre déjà une résistance que Vader n’a sans doute plus connu depuis sa défaite sur Mustafar. Et ce n’est qu’un début.

La Guerre des Etoiles n’a pas seulement amené « l’espoir » d’une grande saga inédite. C’est tout un pan du cinéma, celui des blockbusters (bien qu’il ne soit pas le premier film considéré de la sorte), qui ne sera plus jamais le même. Et des générations entières de spectateurs n’en sortiront pas indemne.


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